Lors du vernissage, venez avec un petit sachet de votre poussière.
Une expérience vous attend !
Pourquoi avez-vous choisi
de travailler sur la poussière ?
J’ai choisi de travailler sur la poussière dans le cadre de mon diplôme à l’ENSCI (École Nationale Supérieure de Création Industrielle) et suite à un précédent travail de réflexion sur les panneaux dérivés du bois.
Ces panneaux - j’entends notamment l’aggloméré et le MDF - m’ont donné le point de départ de mon travail parce que leur production repose sur la poussière de bois autrement dit sur un état de la matière ambivalent qui oscille entre rebut et résidu, ni tout à fait néant ni tout à fait étant, un état de la matière auquel nous sommes tellement habitués que nous finissons par en faire abstraction. C’est particulièrement ce point qui m’a intéressé : nous avons une énigme ontologique en permanence sous les yeux et que nous faisons comme s’il s’agissait d’un phénomène atmosphérique sans signification. Il faut savoir qu’un intérieur produit 6 milligrammes de poussières
par jour et par m². Le gisement est infini. C’est d’ailleurs peut-être la matière la plus facile à collecter, il suffit juste au final de faire le ménage.
Comment ce constat
s’est-il donc matérialisé ?
Le cadre de ce travail était celui d’une école de design. Je me suis donc assez logiquement tourné vers l’objet domestique et le ménage, un domaine où le design sévit tout particulièrement contre la poussière. Il n’y a qu’à voir la multiplication des objets ménagers présentés comme autant d’aides miraculeuses au ménage, des objets qui nous feraient croire qu’il serait possible d’éradiquer la poussière, d’en venir à bout alors même qu’elle est omniprésente. Pour renforcer le ridicule de la chose, j’ai donc voulu pousser cette logique à son paroxysme en proposant des objets auto-nettoyants autrement dit des objets qui ne servent à rien d’autre qu’à être nettoyer par eux-mêmes.
Il y a deçà trois ans,
il a crée avec un ami un atelier de menuiserie-ébénisterie,
la SAS ABLM,
en région parisienne. Ils réalisent meubles et agencement
sur-mesure pour
des architectes et des particuliers.
Lors de la soirée
de vernissage
aux Ateliers du Lac, il aura le plaisir
de vous présenter son dernier travail consacré à la poussière qui a fait l'objet de son diplôme à l'ENSCI.
Léon Morisset vit et travaille comme menuisier et designer indépendant en région parisienne.
Il s’intéresse particulièrement aux structures légères, aux assemblages bois ainsi qu’aux ressorts politiques des matériaux et des objets qui nous entourent.
Après une licence
en anthropologie (Université Paris V),
il apprend le métier de Menuisier en Siège (école Boule de Paris), puis le métier de Designer (ENSCI, École Nationale Supérieure de Création Industrielle).
« Il faut savoir
qu’un intérieur produit 6 milligrammes
de poussières par jour et par m². Le gisement est infini. »